Storicamente. Laboratorio di storia
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Nel Dictionnaire politique di Pagnerre (1841) troviamo la seguente definizione di canzone:

La chanson est, même avant le pamphlet, l’instrument le plus sur et le plus actif de propagande; la précision de la forme, le retour successif du refrain, la cadence mesurée du vers, la mélodie entraînante du rythme musical sont autant de fortes saillies par lesquelles la chanson s’accroche, pour ainsi dire, à toutes les mémoires. […] Le pamphlet, soit discussion, soit conte, est un moyen de vulgarisation beaucoup moins rapide que la chanson : cela tient à ce que le pamphlet procède par déduction et preuves, tandis que la chanson procède par aphorisme et maxime. Le pamphlet est un raisonnement logique; la chanson est un cri enthousiaste (Thomas, Voix d’en bas, 50)

Per ribadire l’importanza della canzone come vettore di politicizzazione e di diffusione del discorso politico, e mettere in luce lo stretto rapporto che lega la “canzone sociale ” al popolo, Thomas afferma:

La chanson politique a connu là [1830-1848] une période de création surabondante qui semble bien n’avoir jamais été égalée depuis. C’est aussi la période où le plus grand nombre de travailleurs s’exprimeront grâce à elle. C’est qu’essentiellement populaire, ancrée par tradition, elle n’est pas prise dans des règles étroites, changeantes, passagères, comme la poésie à laquelle les ouvriers n’accèdent vraiment que depuis une génération et qu’ils manipulent comme un outil neuf, pas encore fait à leur main. La chanson permet donc a quiconque de s’exprimer (Ibid., 52).

Marchangy, nella sua requisitoria al primo processo contro Béranger (1821), sostiene che: «Tandis que la brochure la plus coupable n’exerce que dans une cercle étroit sa mauvaise influence, la chanson, plus contagieuse mille fois, peut infecter jusqu’à l’air qu’on respire». Flora Tristan aggiunge che «le chant produit sur les ouvriers réunis en masse un effet extraordinaire qui tient du magnétisme. A l’aide d’un chant, on peut, à volonté, en faire des héros propres à la guerre, ou des hommes religieux propres à la paix». Molto interessante è anche la testimonianza di Eugène Imbert :«la chanson, à cette époque surtout était pour l’ouvrier ce qu’est aujourd’hui le journal : un confident et un organe, le dépositaire des aspirations nées d’un profond malaise, le messager de l’espérance» (Ibid., 50-51).
A questo riguardo si propone una strofa di una canzone di Charles Gille,

Au préfet de police, qui a fait fermer notre goguette
(air : Regardez les biens, je vous prie)
[…]

Il est un fait qui me rassure.
Vous nous traiterez d’étourneaux,
Depuis dix-sept ans de la censure
S’attache avant tout aux journaux ;
Le travailleur ne peut s’instruire
A leurs quotidiennes leçons,
Mais il chant sans savoir lire.
Monseigneur, prends garde aux chansons
[…]

E si riporta questo spaccato di vita quotidiana riferito dall’operaio Claude Genoux nell’introduzione ai suoi Chants de l’Atelier (1850):

Quand un ouvrier, qui d’ordinaire n’a pas plus d’instruction que de loisir, tire un rayon de sa poche, on peut être certain que c’est pour faire une chanson. Pourtant, une chanson irréprochable, une chanson où la forme et la pensée se marient d’une manière simple et savante à la fois, n’est pas chose facile à exécuter. Mais alors, dira-t-on, comment peuvent se produire ces milliers de chants de toute sorte que la France voit naître et mourir chaque années? Par cette raison bien simple que ce genre de littérature peut se cultiver en toute position; une fois l’air choisi, l’ouvrier fait ses couplets partout où il se trouve : dans la rue, chez lui (s’il en a un), à l’atelier, tout lieu lui est indifférent pour écrire; […]. Ainsi naquirent les chansons de ce recueil; elles naquirent dans la rue, l’atmosphère est, pour ainsi dire, du matin au soir, imprégnée des idées politiques et sociales du jour. Je publie donc ces chansons non parce que je les crois bonnes, mais parce qu’elles sont l’expression d’une époque… (Thomas, Voix d’en bas, 51-52)

Il rapporto tra canzone-politica e popolo emerge anche dalle fonti d’archivio. Il 15 ottobre 1833, in occasione di un assembramento sedizioso ad opera della Société des Droit de l’homme, «à l’arrive de la force armé sur la place de la bourse des chansons républicaines, telles que le chant de Départ, la Carmagnolle et autres, furent chantées». L’8 ottobre erano stati arrestati due operai, e nel verbale troviamo la seguente descrizione:

après un banquet de 70 personnes [banchetto organizzato dalla Société des droit de l’homme] qui a eu lieu avant hier sur la rue de l’Oseille n.9 les convives se promenèrent sur les boulevards en chantant des chansons prohibées, telles que le chant du Départ, la Marseillaise et autres ; ils s’arrêtèrent sur le boulevard S. Martin, où plusieurs […] profèrent les cris de Vive la république; Mort à Louis Philippe![…]

Il 16 e il 17 settembre 1841, durante un raggruppamento politico dove comparve un bandiera rossa, venne cantata la Marseillaise. Nel «Moniteur» del 28.2.1848 troviamo questa descrizione: «Vers 15 h. et demi, le rassemblement, composé d’abord de 300 individus, a quitté la place du Pantheon et s’est dirigé vers la place de la Madaleine, pour les rues At. Jacques, des Grés, le Pont-Neuf, la rue St. Honoré, etc., en faisant entendre les cris de Vive la réforme et en chantant la Marseillaise, le Chant du départ et le chœur des Girondins».
Sullo stesso periodo verte la testimonianza di Gourdon de Genouillac, presente all’interno del suo studio Refrains de la Rue (1879).

On chantait beaucoup à cette époque, ci dice M. de Genouillac, on s’était habitué à la vie en plein air, à l’existence sans la rue et aussitôt la formation des Ateliers nationaux, ceux qu’on appelait les réactionnaires s’amusèrent à remplacer le vers Mourir pour la patrie par Nourri par la Patrie. […] Malheur au bourgeois qui avait le sommeil léger :il lui fallait chaque fois attendre pour s’endormir que Messieurs les patriotes en eussent fini avec Mourir pour la Patrie, qu’un sang impur et le peuple souverain s’avance. […] Ces chants eussent du suffire, mais il n’en fut pas ainsi, une quatrième scie fut inventée plus agaçante à elle seule que le autres réunies. On l’appelait le Chant des Travailleurs, parole et musique de M. Laurent de Rillé:

Travailleurs de la grande cause, Soyons fiers de notre destin.
L’égoïste seul se repose,
Travailleurs pour le genre humain.
Travaillons, travaillons, mes frères
Le travail c’est la liberté
Travaillons…, etc.

Mais les frères ne travaillaient pas, ils préfèrent chanter. Nous n’en finirons pas si nous voulions consigner ici les innombrables chants patriotiques qui se disputaient le vogue. Depuis le Peuple est roi dont l’agaçant refrain se glissait partout :

Que ce cri, germe qui féconde
Chez les tyrans sème l’effroi
Et s’envole à travers le monde
Le peuple est roi (bis).

Jusqu’aux fameux :

Les peuples sont pour nous des frères
Des frères, des frères
Et les tyrans des ennemis.

Jamais refrain de la rue ne fut plus populaire, déclare M. Genouillac : on ne pouvait à cette époque faire un pas hors de chez soi sans entendre un ivrogne hurler avec frénésie :

Des frères, des frères…

Les soir on s’endormait aux accents de cette scie monotone, accompagnée par l’air des Lampions que le rappel qui se battait à tout propos avait fait naître par esprit d’imitation…

Des lampions, Des lampions.

H. Schneider, La république clandestine (1840-1856), cit., 78

Aa 421 - Evénements divers 1831 à 1833, A. P. Po.

Aa 421 - Evénements divers 1831 à 1833, A. P. Po.

Aa 426 - Evénements divers 1848, A. P. Po.